Skinny Beauty, l'espoir de devenir parfaite

Je suis vivante...

 

...mais sacrément bien amochée.

 

Ca fait une paye que j'étais pas venue ici.

Plus de temps, plus de vie, plus de rien.

Je ne vais pas vous dire "Résolutions 2013 : perdre du poids et écrire plus souvent".

Non.

Moi je tiens jamais mes résolutions plus d'une journée. Voire deux quand je suis motivée.

 

Bon, pour perdre du poids, ça, c'est mon combat de tous les jours, depuis un peu plus d'un an maintenant.

 

Un an, quand on y pense... Que le temps passe vite...

 

Je me souviens encore de l'époque où je pesais 63 kg, pour mon mètre 60 (à ce moment-là).

Tout le monde se foutait de moi, les garçons me disaient dégueulasse, et les filles aussi, d'ailleurs.

On me traitait de grosse vache, d'obèse, et de plein d'autres gentillesses dans le genre.

Mais maintenant, c'est fini.

Tous ces garçons là sont à mes pieds.

Et toutes ces filles sont jalouses de moi, car, puberté oblige, elles ont pris du cul. Et pas qu'un peu pour certaines.

Et tous ces noms d'oiseaux qu'on m'a donnée, et bien, maintenant, c'est moi qui me les donne.

 

"Tu n'es qu'une grosse vache, pourquoi est-ce que t'as mangé ce putain de yaourt, espèce d'obèse?"

 

Eh oui. Maintenant, celle qui me fait le plus de mal, c'est moi-même. Et c'est très bien comme ça.

Maintenant, je suis armée contre tout le monde.

Je ne crains plus personne, et je n'ai plus peur de rien.

Je suis obstinée, et déterminée, plus que je ne l'ai jamais été.

 

Mais toutes ces petites merdeuses et tous ces petits cons, je voudrais quand même les remercier, parce que je ne pense pas que j'en serais arrivée si loin, s'ils n'avaient pas été si cruels avec moi.

Enfin, les remercier, ou peut-être pas. Parce que c'est un véritable enfer, et je ne leur souhaiterais même pas à eux, d'entrer là-dedans. Mais bon, après tout, c'est peut-être "un mal pour un bien".

 

Ou peut-être pas.

 

En tous les cas.

 

Maintenant, j'ai grandi (ouais ouais, je fais 1m61 quoi), j'ai mûri (et bien plus et plus vite qu'eux), et surtout, j'ai minci.

Maintenant, je pèse 47kg, plus ou moins, je sais pas, j'ai plus de balance.

Enfin, vu que j'ai l'impression de devenir de plus en plus énorme de jour en jour, je dirais que je fais plus de 47 kg.

Même si je vois un peu mes côtes.

 

Bref.

 

De toute façon, dans ma tête, grosse je suis, grosse j'étais, grosse je resterai à tout jamais.

(ouah, ça rime hihihi.)

(c'est pas drôle)

 

Personnellement, je m'exaspère.

Et ma vie est un enfer.

Et je fais des rimes inutiles sans le vouloir.

Allez savoir.

 

Loliloir.

 

Je crois n'avoir jamais été aussi ravagée intérieurement.

Je suis détruite, et dans ma tête le chaos reigne en maître.

Je suis perdue et déboussolée. Je ne sais pas où je suis, où je vais.

Je ne sais pas ce qui m'attend, et c'est certainement mieux comme ça.

Je ne veux faire de mal à personne, mais je sais que mes parents souffrent terriblement à cause de moi.

Je me doute que certaines se reconnaîtront à travers ça, parce que je ne suis pas la seule, et je le sais. Même si, bien sûr, chacune est différente, et personne ne vit les choses exactement de la même manière.

 

Ma meilleure amie, ma soeur jumelle, mon alter ego, a essayé de se suicider cet été.

Mais elle est toujours en vie, elle.

C'est moi qui suis morte.

Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.

Elle, elle a l'air de s'en être remise, plus ou moins.

Mais moi non.

Je me sens mal, je me sens responsable.

J'étais avec elle juste quelques jours avant.

Elle n'avait pas l'air bien.

Elle n'a jamais vraiment eu l'air bien.

Je me tellement coupable !

On a beau me dire que je n'aurais rien pu faire pour l'empêcher, et elle a beau me dire que c'est du passé, moi je ne peux pas l'oublier...

J'ai eu tellement peur pour elle.

Ouais, en fait, je ne suis pas la seule à pouvoir encore me faire du mal.

Elle aussi elle peut m'en faire.

Et sans le vouloir, c'est ça le pire.

 

Je l'aime plus que tout. Mais pas comme on aime son ou sa chéri(e). Non, c'est bien plus fort que ça.

Elle et moi, on est liées.

A la vie, à la mort, c'est le cas de le dire.

Et rien ne pourra jamais changer ça.

Quand l'une est mal, l'autre le sent, même si on ne se voit pas, ne se parle pas, même si ne nous sommes pas ensemble.

Ouais, liées je vous dis.

 

C'est mon Alter Ego, la meilleure partie de moi.

La seule partie de moi que j'aime.

Pour toujours.

 

 

 

 



06/01/2013
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